Chapitre XV – Ténèbres
sur Pénombre au format (26 Ko)
Finalement, mes craintes se sont presque toutes réalisées bien qu'un faible espoir subsiste encore. Nous avons de nouveau perdu la trace de Miya Yumi et ne sommes pas parvenus à la retrouver avant d'arriver à la capitale. Les troupes du Clan du Lion étaient omniprésentes sur les routes et des escouades de cavaliers patrouillaient à travers les Plaines des Ennuis Soudains mais nous fûmes reconnus comme des vassaux fidèles et nul ne nous ennuya autrement que pour contrôler nos identités. Kakita ...Contient : bataille (10)(...) Ainsi, les heimin en fuite géneraient l'arrivée des renforts du Lion qui devraient passer par les districts ouest et pénétrer par l'autre bout de la cité intérieure s'ils voulaient affronter les assaillants ou passer par le nord et le district Teketshin. Shironage avait compris que la véritablebataillese jouerait là bas, à Teketshin aux rues larges et propres. Celui qui parviendrait à s'en emparer pourrait facilement y déplacer ses troupes et submerger l'adversaire. (...)
Nous nous sommes compris et en partant, Matsu Ashitaka a simplement dit 'Teketshin'. Si nous survivions, c'est là bas, en plein coeur de labatailleque nous pourrions nous retrouver. Je les laissai partir et de mon côté, je me lançai à la recherche de l'impératrice. (...)
La panique régnait dans la demeure du Fils du Ciel mais je parvins à arracher quelques indications à divers courtisans effrayés et finalement, je pus atteindre la chambre ou l'épouse de l'Empereur attendait des nouvelles de labataille. Les gardes impériaux renaclèrent à me laisser entrer mais finalement, je fus mis en présence de Kachiko. (...)
J'avais simplement accepté de porter ce message et il apparaissait maintenant que quelle que soit l'issue de labatailleen cours, le trône impérial ne pourrait pas faire grand-chose en ce qui concernait les Parchemins Noirs. (...)
Et des gens bien plus puissants que moi s'étaient entredéchirés jusqu'à provoquer la déflagration ultime. Oui, mieux valait mourir aujourd'hui, dans l'anonymat et la honte d'unebatailleperdue d'avance plutôt que d'assister aux derniers sursauts d'un empire si empressé de s'autodétruire qu'il n'attendrait même pas que son nouveau maitre sorte de sa tombe maudite pour venir le réclamer. (...)
Je me rappelle les éclairs blancs et glacés de Papillon de Lune, l'odeur du sang, les cris, les râles, les visages horribles et la puanteur de l'Outremonde... Je crois que j'étais déjà très loin de ce champ debataille, que mon âme était à un souffle de se ruer vers le Meido et qu'il ne manquait qu'un coup, une lame pour qu'elle puisse prendre son vol. (...)
Le samurai Matsu ne semblait pas possédé par le Légat mais je comprenais bien mieux tout à coup ce que l'on pouvait ressentir lorsque l'on oubliait jusqu'à sa nature même au coeur de labataille. Le désespoir m'avait envahi comme l'esprit enragé du guerrier anonyme s'emparait du samurai Matsu. Shironage m'expliqua que labatailleétait perdue d'avance. Hida Kisada avait su prendre d'assaut le palais impérial tout en maintenant à l'écart les forces du Lion. (...)
Les soldats du Lion étaient certainement plus nombreux que les assaillants mais l'analyse tactique de Shironage s'était avérée juste et Matsu Tsuko aurait fort à faire pour repousser l'ennemi. Le palais impérial tomberait probablement bien avant qu'elle ait pu changer le cours de labataille. Nos trois existences étaient sacrifiables car nous étions samurai, mais il restait encore à faire en sorte que notre sacrifice serve à quelque chose. (...)
Nous ne sommes pas restés longtemps sur le bas-côté de la route avant de repartir mais nous n'avons pu nous empécher de tourner nos regards vers Otosan Uchi. Vers labataillequi se poursuivait. La fumée des incendies et les colonnes de pauvres gens qui quittaient la ville et tentaient d'échapper aux escouades de harcélement de Kisada. (...)